Un accent particulier est placé à Sainte-Anne sur l'innovation en évaluation cette année: mieux rendre compte de l'apprentissage des élèves et plus efficacement, pour que nos vies d'enseignants demeurent en équilibre... Ce deuxième bulletin de veille en innovation pédagogique se consacre donc à ce sujet, l'évaluation.
Des pratiques et des attitudes à développer
Dans un billet de fin d’été, inspirée par sa lecture de la méta-analyse de John Hattie, la nouvelle conseillère pédagogique Annick Sirard publiait son credo de pédagogue, entre autres, «rendre public [aux élèves] les critères de succès: comment verra-t-on qu’on a réussi?». Comment verra-t-on qu’on a réussi...
Pour les étudiants, le succès scolaire se limite à leurs notes bien trop souvent. Or, développer la pratique professionnelle d’expliciter ces critères de succès pourrait faire une différence. Enfin, toujours au sujet de John Hattie, Isabelle Senécal a tourné 4 vidéos qui résument ses recherches. On peut les visionner dans sa veille.
En plus de changements de pratiques, il nous faut peut-être aussi revoir certaines de nos attitudes. C’est le constat de Pia Rosander, doctorante en psychologie à l'université de Lund, qui s’est penchée sur le cas suédois. Ainsi, leur système scolaire favoriserait d'abord les élèves consciencieux et inquiets, pas ceux à la plus grande ouverture d’esprit et curiosité intellectuelle. Sommes-nous bien sûrs qu'il en soit autrement ici?
Le besoin de repenser l’école dépasse le monde occidental. À preuve, on peut lire dans le Washington Post (1, 2) que le mouvement s'amorce aussi en Chine.
- à expliquer l’histoire?
- à mettre à profit ses connaissances scientifiques?
- à déployer un raisonnement mathématique?
Pour les étudiants, le succès scolaire se limite à leurs notes bien trop souvent. Or, développer la pratique professionnelle d’expliciter ces critères de succès pourrait faire une différence. Enfin, toujours au sujet de John Hattie, Isabelle Senécal a tourné 4 vidéos qui résument ses recherches. On peut les visionner dans sa veille.
En plus de changements de pratiques, il nous faut peut-être aussi revoir certaines de nos attitudes. C’est le constat de Pia Rosander, doctorante en psychologie à l'université de Lund, qui s’est penchée sur le cas suédois. Ainsi, leur système scolaire favoriserait d'abord les élèves consciencieux et inquiets, pas ceux à la plus grande ouverture d’esprit et curiosité intellectuelle. Sommes-nous bien sûrs qu'il en soit autrement ici?
Le besoin de repenser l’école dépasse le monde occidental. À preuve, on peut lire dans le Washington Post (1, 2) que le mouvement s'amorce aussi en Chine.
De la différenciation en évaluation
Pour que l'évaluation soit efficiente, qu'elle mesure ce qu’elle doit mesurer, mieux vaut la différencier. Cette caricature, relayée par le directeur d’établissement Sébastien Stasse, l’illustre.
Des situations d’évaluation complexes, concrètes et mobilisatrices
L’évaluation peut être une solution à trouver, nécessitant une combinatoire de savoirs et savoir-faire. Les enseignants danois en sont les précurseurs. Même leurs examens les plus importants peuvent prendre des formes très profondes, rapporte Éduveille, inconnues ici:
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Une évaluation qui éclaire l’élève et le situe dans la progression de ses apprentissages
Dans sa conférence TED, Carol Dweck suggère d'attribuer les notes A, B, et not yet, «pas pour l’instant». La professeure de psychologie sociale de Stanford appelle ainsi une perspective développementale de l’évaluation (growth mindset).
Mais le processus d’évaluation sera aussi marqué par la rigueur. Nous ne donnerons pas toujours la chance de se refaire à qui n’a pas travaillé pour le mériter. Dans un billet de blogue au titre provocateur, «My son’s grades are too high», Aviva Rubin du New York Times raconte que son fils d’âge primaire évite de s’engager dans ses apprentissages:
The teachers are lovely, committed, smart, quirky people. They like my son, think he’s funny, bright and thoughtful. He thinks they’re great and he loves school. That’s a good chunk of the education battle won, right there. But when he fails, they fail him by failing to name it. I don’t care how theoretically smart he is when the message he’s getting is that there are no consequences to his indifference and lack of attention.
Traduit librement:
Les enseignants sont charmants, engagés, brillants et pleins d’à-propos. Ils aiment mon fils. Ils pensent qu’il est drôle, intelligent et réfléchi. Lui pense qu’ils sont formidables et il aime l’école. Voilà déjà un épisode important de la bataille pour l’éducation de gagné. Mais quand il rate, ils manquent de le dire, et ça lui manque. Ça m'importe peu tout intelligent qu'il soit en théorie. Le message qu’il reçoit est que son indifférence et son manque d’investissement sont sans conséquence. Comme dirait le blogueur et pédagogue français Bruno Devauchelle, «à réfléchir et à débattre». |
Ci-haut, la conférence TED de Carol Dweck.
On visionnera aussi un long extrait de la capsule du conseiller pédagogique Marc-André Lalande. Visionner l'extrait en plein écran. |